mardi 27 mai 2014

Christiane Singer

                                     
                                  
                   L'amour, c'est prendre soin de l'autre ... même quand on est blessée


                                                 

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Merveilleuse femme!!!!! ce sont des exemples comme ça dont nous avons besoin pour tenir le cap!!!! merci à elle d'exister et de partage!

Merci à vous, Alain et Evelyne, pour cette longue et profonde amitié – et pour toutes ces années de persévérance. Des grandes initiatives, comme c’est facile d’en avoir ! Mais être capable de les faire durer – durer – ah, ça c’est une autre aventure ! Maintenant ces quelques mots que je vous adresse.
J’ai toujours partagé tout ce que je vivais ; toute mon œuvre, toute mon écriture, était un partage de mon expérience de vie. Faire de la vie un haut lieu d’expérimentation. Si le secret existe, le privé lui n’a jamais existé ; c’est une invention contemporaine pour échapper à la responsabilité, à la conscience que chaque geste nous engage. Alors ce dont je veux vous parler c’est tout simplement de ce que je viens de vivre.
Ma dernière aventure. Deux mois d’une vertigineuse et assez déchirante descente et traversée. Avec surtout le mystère de la souffrance. J’ai encore beaucoup de peine à en parler de sang-froid. Je veux seulement l’évoquer. Parce que c’est cette souffrance qui m’a abrasée, qui m’a rabotée jusqu’à la transparence. Calcinée jusqu’à la dernière cellule. Et c’est peut-être grâce à cela que j’ai été jetée pour finir dans l’inconcevable. Il y a eu une nuit surtout où j’ai dérivé dans un espace inconnu. Ce qui est bouleversant, c’est que quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout.
Je vous le jure. Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour.
Tous les barrages craquent. C’est la noyade, l’immersion. L’Amour n’est pas un sentiment. C’est la substance même de la création.
Et c’est pour en témoigner finalement que j’en sors parce qu’il faut en sortir pour en parler. Comme le nageur qui émerge de l’océan et ruisselle encore de cette eau ! C’est un peu dans cet état d'amphibie que je m’adresse à vous. On en peut pas à la fois demeurer dans cet état, dans cette unité où toute séparation est abolie, et retourner pour en témoigner parmi ses frères humains. Il faut choisir. Et je crois que, tout de même, ma vocation profonde, tant que je le peux encore, est de retourner parmi mes frères humains.
Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns les autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons même pas à être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le mystère. C’est cela le plus grand vertige.
Au fond, je viens seulement vous apporter cette bonne nouvelle : de l’autre côté du pire t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui c’est la bonne nouvelle que je vous apporte.
Et puis il y a autre chose encore. Avec cette capacité d’aimer, qui s’est agrandie vertigineusement, a grandi la capacité d’accueillir l’amour. Et cet amour que j’ai accueilli, que j’ai recueilli de tous mes proches, de mes amis, de tous les êtres que, depuis une vingtaine d’années, j’accompagne et qui m’accompagnent – parce qu’ils m’ont certainement plus fait grandir que je les ai fait grandir.
Et subitement toute cette foule amoureuse, toute cette foule d’êtres qui me portent ! Il faut partir en agonie, il faut être abattu comme un arbre pour libérer autour de soi une puissance d’amour pareille. Une vague. Une vague immense. Tous ont osé aimer. Sont rentrés dans cette audace d’amour. En somme, il a fallu que la foudre me frappe pour que tous autour de moi enfin se mettent debout et osent aimer. Debout dans leur courage et dans leur beauté. Oser aimer du seul amour qui mérite ce nom et du seul amour dont la mesure soit acceptable : l’amour exagéré. L’amour démesuré. L’amour immodéré. Alors, amis, entendez ces mots que je vous dis là comme un grand appel à être vivants, à être dans la joie et à aimer immodérément. Tout est mystère. Ma voix va maintenant lentement se taire à votre oreille ; vous me rencontrerez peut-être ces jours de congrès errant dans les couloirs car j’ai de la peine à me séparer de vous. La main sur le cœur, je m’incline devant chacun de vous. »
Christiane Singer, 3 Novembre 2006, coup de téléphone donné pour l’ouverture d'un forum, elle s’adresse à un auditoire de 1000 personnes.

http://www.terre-du-ciel.org/upload/File/special_christiane_site.pdf





Se nourrir et se bercer à la lumière de Christiane Singer, se connecter à l'Amour que nous sommes par-delà toute limite et toute apparence, par-delà l'illusion du monde et les jeux de séparation dans lesquels nous sommes pris et prisonniers. Merci de briller encore, si précieuse et magnifique Christiane, merci de brûler de cette évidence que la Vie nous relie et que nous sommes chacun l'un en l'autre, unis de la même force de Vie, au-delà de tout, en Tout.

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